Hors-série n°1 – 6 heures seulement après la validation du texte de « loi de financement rectificative de la sécurité sociale » ou « réforme des retraites » par le Conseil Constitutionnel, la réforme a été promulguée. Dans cet article, retrouvez la rétrospective, l’état actuel et le futur de la période de la réforme des retraites.

Il suffit des quelques lignes ci-dessous pour comprendre la situation : 6 heures ont suffit à Emmanuel Macron pour promulguer sa réforme.

L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté, vu la décision du Conseil constitutionnel no 2023-849 DC du 14 avril 2023, le Président de la République promulgue la loi [no 2023-270 du 14 avril 2023 de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023]

Journal officiel de la république Française du samedi 15 avril 2023

Alors que la veille de la décision du Conseil Constitutionnel, la 12ème journée de mobilisation avait réuni plus d’un million et demi de Français dont 400 000 parisiens, la réforme est passée en douce, après plus de 2 mois de débats, ayant eu lieu en compagnie des articles 47.1, 49.3 et 38 de la Constitution, ayant permis selon la droite d’empêcher l’obstruction de la gauche, selon la gauche tenté de faire passer le texte au plus vite, sans entendre les voix d’opposition de la NUPES et de la gauche sénatoriale.

Graphique par @aureliencourouge, allant du 6 février au 15 avril 2023, période allant du début des débats à la promulgation du texte de loi.

« Ce soir, il n’y a ni vainqueur, ni vaincu » – É. Borne

Après avoir, le 7 avril dernier appelé à l’« apaisement », voici l’épisode 2… Pour tenter d’apaiser les tensions à l’assemblée, la première ministre a tenté un « ce soir, il n’y a ni vainqueur, ni vaincu », maladroit mais vrai dans le fond.

Faisons un rapide bilan : faire passer des lois va être impossible pour les macronistes souhaitant un « élargi[ssement de la majorité] » (E. Borne) nottament en s’alliant avec LR, lesquels ont lâché ladite majorité après le passage en force.

Du côté de la NUPES, le combat est perdu, la réforme est passée, et l’alliance des gauches a été accusée d’avoir « obstrué le débat démocratique » par les macronistes, ce qui a constitué chez certains une certaine image néfaste des groupes de gauche à l’assemblée.

Cependant, il y a bien un « vainqueur » : le RN, qui, en restant en recul, sans ne confronter les macronistes mais en montrant son opposition très modérée à travers du vote de motions de censure, a pu forger son image sociale participant à sa dédiabolisation. Comme dans beaucoup de crises politiques, l’extrême droite se muscle.

« Un raz de marée populaire » – S. Binet

La secrétaire générale de la CGT, dès le décision des « sages » de la rue de Montpensier rendue, a apellé le 1er mai à un « raz de marrée populaire » à l’occasion de la fête du travail.

Vendredi dernier, l’Élysée a lancé une invitation aux syndicats à venir parler travail le 18 avril, lesquels ont décliné la proposition, en n’acceptant une rencontre qu’après la fête du travail, laquelle sera, comme dit ci-dessus une journée de mobilisation espérée très suivie par l’intersyndicale.

Et après ?

L’après réforme des retraites ? C’est pour l’instant assez vague. Alors que É. Borne tente de « tourner la page » pour se concentrer sur d’« autres priorités », et que celle-ci tente de redorer l’image du parti présidentiel en augmentant de 2% le SMIC pour compenser l’inflation… de 5% (on vous laisse faire le calcul), l’intersyndicale refuse le passage au chapitre suivant, dénonçant l’hypocrisie du gouvernement et sa rigidité.

Vendredi et samedi soir, des manifestations improvisées ont eu lieu dans toutes les grandes villes de France, dans lesquelles ont notamment pu être entendus des « À bas la Vème république, dehors Macron et son gouvernement ! » ou des appels à la « grève générale ». Est-ce une fin de mouvement contre la réforme des retraites, ou un début d’insurrection ? À voir dans les semaines qui viennent.